Je me suis toujours questionnée sur le sens de la mort et de la vie, deux éléments intimement liés. À travers mes expériences personnelles et ma vie professionnelle, où il m’est arrivé de côtoyer la mort, force est de constater que mon regard sur l'un et l'autre s'est inversé.
Combien de gens sont à la recherche d’un sens à leur vie, à se demander ce qu’ils sont venus faire ici? À chercher une mission, se posant tant de questions ! Comment fait-on pour trouver le bonheur et pour vivre sa vie heure après heure dans une conscience renouvelée ? Comment se relier à sa lumière intérieure ?
Combien de gens sont à la recherche d’un sens à leur vie, à se demander ce qu’ils sont venus faire ici? À chercher une mission, se posant tant de questions ! Comment fait-on pour trouver le bonheur et pour vivre sa vie heure après heure dans une conscience renouvelée ? Comment se relier à sa lumière intérieure ?
Chaque histoire personnelle s’insère dans l’histoire de l’Humanité tout entière : tous nos aïeux sont morts, et cela n’était pas dû à un manque de connaissances suffisantes des lois de la Nature, non plus qu’au fait que, par exemple, la médecine de jadis n’était pas encore assez performante.
Nos descendants, nous le savons d’ores et déjà, même s’il y aura vraisemblablement de nouvelles avancées technologiques, sont tout autant destinés à mourir. Ce qui, d’autre part, suscite en nous aussi bien un esprit de résignation qu'un certain malin plaisir, sachant qu’il n’y aura pas des privilégiés à cet égard.
La mort de tous, ou même une mort collective, comme lors de guerres ou de catastrophes, est moins dure à endosser que la mort isolée d’un de nos enfants, d’un de nos amis, et surtout de nous-même, quoique ! Pauvres et riches, sains et malades, savants et incultes, croyants et incroyants, tous égalisés par une loi impitoyable et n’octroyant jamais de vraies prolongations.
Bref, le rapport entre Eros et Thanatos se configure à sa base comme inégal, biaisé, illusoire. Ce qui correspond plus ou moins au rapport inégal entre plaisir et douleur, entre gratification et frustration, entre espoir et désespoir.
La mort, c’est-à-dire une vie limitée dans le temps, nous offre, même si cela peut nous paraître seulement un pis-aller, des opportunités impensables dans une vie présumée illimitée. Nous avons la possibilité de construire notre personnalité foncière faisant fi de notre dotation génétique, de circonstances défavorables, d’un pessimisme admissible comme de tout optimisme bon marché.
Nous pouvons donc nous approcher de notre « comprendre la vie et la mort » par deux voies : nous pouvons compter sur le mûrissement de la pensée, sur l’accroissement de notre sagesse ou bien, sur l’autre rive du fleuve Léthé, penser notre mort comme moins terminale, moins absolue et totale que certains ne le croient, confiants que quelque chose de nous perdurera.
Rappelez-vous l’histoire de Sisyphe, fils d’Éole, héros national de Corinthe : « Sa ruse – il était considéré comme le plus malin des hommes – le mena à sa perte pour l’éternité : il crut bon en effet de lutter contre la Mort. » Sisyphe enchaîna la Mort.
Rappelez-vous l’histoire de Sisyphe, fils d’Éole, héros national de Corinthe : « Sa ruse – il était considéré comme le plus malin des hommes – le mena à sa perte pour l’éternité : il crut bon en effet de lutter contre la Mort. » Sisyphe enchaîna la Mort.
« Étant donné qu’ensuite plus personne ne mourait sur la terre, les dieux intervinrent et Arès, l’Exterminateur, libéra la Mort. Ainsi Sisyphe dut-il descendre dans l’Hadès. Mais il n’avait pas épuisé ses ruses. Avant de mourir, il avait recommandé à sa femme Mérope de ne pas lui rendre les honneurs funèbres et aux enfers il se montra si affligé de cette offense qu’il réussit à éveiller la pitié des dieux infernaux qui lui permirent de revenir sur terre pour châtier sa femme et célébrer ses funérailles.
Il avait promis de redescendre aussitôt après parmi les morts mais Sisyphe se garda bien de tenir sa promesse. Pour finir, il dut se résigner à mourir et se retrouva dans l’Hadès parmi les grands pécheurs. Son inutile supplément de vie fut puni d’une peine symbolique : comme avaient été vains ses efforts pour tromper la Mort, ainsi était vain son effort sans fin pour pousser un rocher au sommet d’une montagne car celui-ci, à chaque fois, inexorablement, retombait en bas » (trad. G. Guidorizzi, 2009, pp. 677-678).
Il avait promis de redescendre aussitôt après parmi les morts mais Sisyphe se garda bien de tenir sa promesse. Pour finir, il dut se résigner à mourir et se retrouva dans l’Hadès parmi les grands pécheurs. Son inutile supplément de vie fut puni d’une peine symbolique : comme avaient été vains ses efforts pour tromper la Mort, ainsi était vain son effort sans fin pour pousser un rocher au sommet d’une montagne car celui-ci, à chaque fois, inexorablement, retombait en bas » (trad. G. Guidorizzi, 2009, pp. 677-678).
Ainsi donc, il est inutile de se poser toutes ces questions qui ne trouveront jamais de réponse ... Nous sommes ici pour un temps plus ou moins court et il nous revient de profiter de chaque instant pour faire de cette vie, une vie de joie, de bonheur, de partage, de sérénité et d'amour ... Car au final, que vous soyez riches ou pauvres, quand l'heure viendra, vous franchirez l'arche nu et sans richesse !
La seule richesse qui vous sera demandée c'est : "qu'avez-vous fait de bien durant votre vie", alors pensez-y dès maintenant !
Elea Laureen
Image : Fine Art America
Source ; https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2012/revue-medicale-suisse-343/entre-la-vie-et-la-mort
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